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Le Groupe d’animation « 100 pour 100 » : l’infatigable 12ème homme du TP Mazembe

A Abu DhabiQuel que soit le stade où se produit le TP Mazembe, ses joueurs peuvent toujours compter sur le soutien tonitruant de leur 12ème homme : le groupe d’Animation des 100 pour 100. Une phalange d’infatigables supporters-chanteurs-danseurs-musiciens qui font partie de la famille du club.

Les 100 pour 100 ne sont plus très loin de fêter leur 30ème anniversaire. C’est en effet en 1983 que le groupe fut baptisé par des parrains nommés NKOLOMONI (on l’appelle aussi Ninja) ou Mutamba KELEMUTA, le grand frère du gardien KIDIABA.

Mais derrière eux se dressait la silhouette élancée de Moïse KATUMBI, eh oui, déjà… Lui qui couvait son club des Corbeaux avait remarqué que de jeunes travailleurs journaliers chantaient en transportant leurs fardeaux. « Formez un orchestre et venez au stade mettre de l’ambiance » leur avait-il lancé.

Aussitôt dit, aussitôt fait : une trentaine d’adolescents âgés de 14 ou 15 ans en moyenne releva le défi. Les 100 pour 100 venaient de naître…

Le groupe soutenait les Corbeaux, bien entendu, mais aussi le Mazembe du grand frère de Moïse, quand il s’agissait d’en découdre avec les équipes venues de Kinshasa. Et lorsque Corbeaux et Mazembiens firent fusion, c’est fort logiquement que les animateurs devinrent la fanfare officielle du Tout Puissant Mazembe.

« Aujourd’hui, nous sommes largement plus de 200 membres, de 20 à 50 ans » dit fièrement le secrétaire général Rex MUMBA « ce qui nous a permis de créer deux groupes, l’un au bas de la tribune et l’autre dans les gradins d’en face.. »

A chaque match, les orchestres en noir et blanc mettent de la couleur et de la chaleur dans le stade. La fanfare recense aujourd’hui 32 musiciens pour les deux groupes. Les cuivres donnent le ton (normal, dans la capitale … cuprifère) soutenus par 9 tamtams sur peau de vache traditionnelle, 4 grosses caisses, 4 caisses claires, 2 cymbales, etc. 

Aux Emirats, même les Brésiliens ont été submergés…

Quand KABANGU ou KALUYITUKA marque, l’arène de la Kenya devient un chaudron bouillonnant auquel les 100 pour 100 mettent le feu. Ambiance électrisée et tsunami de décibels ... Témoignage du coach Lamine NDIAYE : « J’ai beau crier les consignes, les joueurs ne m’entendent pas. La musique couvre ma voix. Mais comment leur en vouloir : ils nous donnent un soutien formidable ! »

Un souvenir récent nous revient : celui des Emirats, pour le match Mazembe-Porto Alegre. Près de 5000 Brésiliens, tout de rouge vêtus, avaient occupé les tribunes en dansant la samba. Jusqu’à ce que les 100 pour 100 se lancent dans la bataille sonore. Irrésistiblement entraînés par les rythmes congolais, les spectateurs locaux, tous en blanc, entrèrent dans la danse pour faire vibrer le stadium d’Abu Dhabi. Débordés, les amis brésiliens en perdirent leur voix…

Double activité et grands projets…

Evolution logique, le groupe fonctionne comme une entreprise. L’activité musicale rythme le planning hebdomadaire : répétitions chaque mardi et jeudi, travail de coordination deux jours avant un match de la Coupe d’Afrique avec une quinzaine d’autres groupes supporters des autres équipes de football du Katanga (adversaires de Mazembe à l’EFLU), caravane motorisée la veille et le matin du match pour informer et « pré-chauffer » les supporters dans les quartiers.

Rex MUMBA, présent depuis 1997, et Bailo MUYUMBA se chargent de composer les nouveaux titres pour élargir la gamme des quelque 50 morceaux figurant au répertoire du groupe, dont le fameux « Oh Mazembe ! Oh Mazembe ! » véritable hymne du club écrit par le jeune KAZADI, qu’on appelait plutôt « Chirika », disparu brutalement dans un accident.

Les 100 pour 100 vouent une reconnaissance éternelle au « patron » Moïse auquel ils doivent leur naissance, leur financement et leur notoriété, à force d’escorter l’équipe sur toute la planète.

Pour pérenniser l’entreprise et aller de l’avant, les projets ne manquent pas. « Nous avons déjà acquis des terrains à bâtir, une vingtaine de parcelles » confie Rex MUMBA, « mais nous lancerons une société de transport avant la fin de cette année 2011, également une ONG pour améliorer notre fonctionnement et peut-être nous faire entendre dans le domaine politique… »

On le voit, ces diables de 100 pour 100 ne manquent pas de souffle. Et si la FIFA ou la CAF avait la bonne idée de lancer un concours des « groupes d’animation des clubs » on vous parie que les musiciens lushois seraient des candidats très sérieux au podium.

En attendant, les 100 pour 100 continueront à soutenir avec force l’équipe du TP Mazembe. Rex MUMBA conclue les yeux brillants: « Même quand l’équipe joue mal, on est derrière elle… »