GBOHOUO : « Pour le Chairman, je suis capable de prolonger… »

INTERVIEW (PARTIE 1)

GBOHOUO : « Pour le Chairman, je suis capable de prolonger… »

16 juin 2020

Nous sommes allés à la rencontre de Sylvain GBOHOUO. Confiné chez lui à Lubumbashi en attendant un avion pour des vacances à Abidjan, le gardien des Corbeaux a répondu à une série de questions. Dans cette première partie de notre entretien, découvrez le bilan qu’il fait de sa saison 2019-2020, notamment ce qui a manqué au TPM pour passer les quarts de finale de la C1.

En 5 ans au TPM qu’est-ce qu’il ressent ? Restera-il encore au club ? Les moments vécus les plus compliqués, le pire et le meilleur pendant cette période ? L’international ivoirien a répondu et est aussi revenu sur le fameux carton rouge écopé contre Ismaily.

Que te manque-t-il en cette période où la COVID-19 a provoqué l’arrêt du championnat ?

C’est juste le terrain qui me manque. Les entraînements collectifs, les rigolades entre amis, les voyages, les matchs à haute intensité et les supporteurs, tout ça me manque énormément. Alors, la famille en profite pour être tout le temps avec moi, elle en profite pleinement.

Ton bilan pour la saison 2019-2020 ?

Dans les deux cas, mon bilan personnel est à la fois négatif et positif. En début de saison, je m’étais fixé comme objectif personnel de remporter la Ligue des Champions. Ça n’a pas été le cas parce que nous avons manqué de chance en quarts de finale face au Raja de Casablanca. Personnellement, j’ai rehaussé mon niveau de jeu. Pour les saisons qui suivent, il y a encore beaucoup à faire afin d’atteindre les objectifs en club et aussi remplir mon palmarès.

Qu’est-ce qui a manqué au TPM de passer les quarts de C1 ?

Ce qui a manqué au TPM en quarts de finale de la Ligue des Champions peut se résumer en seul mot : la malchance. A côté de ce manque de réussite, il y a eu des erreurs qui sont venues personnellement de moi au match aller à Casablanca, j’ai un pied qui est impliqué dans cet échec. C’est le football, on a perdu 2-0 au Maroc et on pouvait aussi gagner 3-0, par exemple, chez nous. Nous avions la volonté mais il nous a manqué l’envie d’aller plus loin. Au retour, nous avions tout fait pour nous qualifier mais la chance n’était pas de notre côté.

En 5 ans au TPM, peut-on dire que les choses ont été faciles ?

Je n’ai pas envie d’entrer dans les détails. Je préfère garder le positif parce que tout n’est pas rose dans le métier de footballeur professionnel. Nous essayons de relativiser pour avancer.

Resteras-tu encore plus longtemps au TPM ?

Comme le club m’a approché, je laisse le soin à mon agent d’en parler. Personnellement comme mon contrat est à son terme, je vais rencontrer le président pour discuter. Pour l’instant, je suis encore là. Le TPM est une seconde famille pour moi, ça fait 5 ans que je suis là, je suis à l’aise ici. Je ne manque de rien, on ne discutera que sur les conditions pour rester.

Le président Moïse KATUMBI prend soin de nous comme il peut. C’est quelqu’un, sans avoir de langue de bois, qui m’a beaucoup aidé surtout dans les moments difficiles, il m’a tout le temps soutenu. Pour lui, je suis capable de prolonger mon contrat.

Quels ont été les moments les plus compliqués durant ces 5 ans ?

Premièrement le départ du Président en exil, même s’il faisait tout à distance pour nous satisfaire, c’était compliqué pour nous. C’était ma première année au club, et très vite les choses avaient changé. La deuxième chose, les conditions de déplacement dans les vols internes comme internationaux lorsque vous ne voyagez pas avec l’avion du club. Comme tout compétiteur, participer aux compétitions pour ne pas les remporter est toujours très compliqué à vivre au sein du club.

Quels ont été les matchs les plus difficiles et les plus faciles ?   

Je pense que la plus difficile c’est la dernière rencontre face au Raja. Il y avait tellement de pression à l’aller comme au retour. Il fallait faire plaisir au Président qui revenait, lui qui nous avait suffisamment motivés pour gagner. Les supporteurs et toute l’équipe n’attendaient qu’une qualification.

La rencontre la plus facile, c’est celle que j’ai suivi depuis les tribunes en Ligue des Champions. C’était face au Club Africain, mes coéquipiers se sont régalés sur terrain en passant 8 buts aux Tunisiens. J’ai vu mes amis très efficaces avec l’envie de faire la différence et de bien jouer. Il y a eu des rencontres où nous avons fait mieux à l’extérieur comme à la maison, mais celle-là il y avait un mélange de tout ce qu’il faut pour gagner avec honneur et respect.

Pour ne pas me perdre dans les souvenirs, mon meilleur match a été celui face à Zamalek en Egypte. J’ai réalisé quelques actions qui ont permis à mes coéquipiers de pouvoir se sentir bien. Ce sont les trois rencontres dont je me souviendrai longtemps.

J’en profite aussi pour parler de ma plus belle parade. Lors de la Super Coupe d’Afrique devant Etoile Sportive du Sahel, à un quart d’heure de la fin de la rencontre, on mène 2-1. Je réussis une parade spectaculaire qui permet à l’équipe d’avoir une main sur le trophée et aussi rassure les supporteurs qui me voyaient pour la première fois dans les perches du TPM en interclubs de la CAF.

Et ce carton rouge contre Ismaily ?

Sur le coup, je n’avais rien ressenti. J’avais de l’adrénaline qui montait dans ma tête durant le match, c’est tout le temps comme ça sur terrain. On veut toujours marquer pour gagner. Je me suis un peu laisser emporter dans l’envie de gagner au fait, je préfère ne pas me remémorer ce souvenir surtout pour moi, un gardien de but. C’est assez facile pour les joueurs de champ, non pour nous. On n’aime pas passer ce moment d’angoisse surtout à la maison où on voit le ciel te tomber sur la tête en cas de défaite. J’ai dit merci à mes coéquipiers qui m’ont aidé en gagnant la rencontre et bravo à Aimé BAKULA qui avait arrêté le penalty que j’avais provoqué.  Après la rencontre, je suis allé au milieu de terrain pour solliciter le pardon des supporteurs. Lorsqu’ils m’ont acclamé, cette attitude et la victoire ont séché mes larmes et la déception que j’avais ressentie. 

(A suivre)

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